Tandis que l’insécurité gangrène encore plusieurs régions du pays, le gouvernement haïtien, en étroite collaboration avec la Police Nationale d’Haïti (PNH), intensifie ses efforts pour reprendre le contrôle des zones jusque-là occupées par des groupes armés. À travers une série d’opérations coordonnées, plusieurs territoires stratégiques ont été libérés ces derniers jours, marquant une avancée significative dans la reconquête de l’autorité de l’État.
Dans le département de l’Ouest, la PNH a réussi à reprendre le sous-commissariat de Furcy, dans la commune de Kenscoff, après une attaque armée qui avait momentanément placé le bâtiment sous la coupe des bandits. Cette opération rapide, saluée par les autorités locales, démontre l’engagement de la police à rétablir l’ordre dans les zones reculées tout comme dans les centres urbains.
« Ce n’est pas uniquement une victoire symbolique, c’est la preuve que nous ne cédons aucun centimètre à ceux qui veulent détruire notre pays », a déclaré une source policière sous couvert d’anonymat.
Parallèlement, la zone de Montrouis, un corridor important situé sur la côte ouest et longtemps perturbé par des groupes armés, a été reprise par les forces de l’ordre. Ce territoire côtier, qui avait connu une recrudescence d’enlèvements, redevient progressivement accessible à la population et aux commerçants. Des patrouilles policières y sont désormais visibles quotidiennement, et les habitants commencent à reprendre une vie normale, même si la prudence reste de mise.
Dans le même élan, des quartiers autrefois tombés aux mains des gangs dans la région métropolitaine de Port-au-Prince sont aujourd’hui sous haute surveillance. La PNH, appuyée par des unités spécialisées, poursuit ses interventions dans Cité Soleil, Carrefour-Feuilles, et Croix-des-Bouquets. Des points de contrôle sont installés, et plusieurs bandits présumés ont été arrêtés ou abattus au cours des affrontements récents. Le gouvernement affirme que ces opérations s’inscrivent dans une stratégie de long terme visant à rétablir l’ordre public et à restaurer la confiance de la population.
« Le retour progressif des forces de l’ordre dans les zones à risque est le fruit d’une volonté politique claire du gouvernement de redonner aux citoyens la liberté de circuler, de commercer, et de vivre en paix », a affirmé une source proche de la Primature.
Il a rappelé que les réunions du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), présidées régulièrement par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, permettent une coordination étroite entre les différentes instances de sécurité.
À Mirebalais, une opération majeure est en cours. La PNH a annoncé avoir repris le contrôle des installations de Radio Panik, qui avaient été investies par des bandes armées depuis plusieurs semaines. Plusieurs bandits ont été tués lors des échanges de tirs, et du matériel lourd a été saisi. Bien que cette opération représente un pas important, la ville de Mirebalais n’est pas encore entièrement sous contrôle de la police, selon des sources policières. Toutefois, les autorités assurent que l’offensive se poursuivra jusqu’à la reconquête complète de la région.
Dans l’ensemble, ces interventions traduisent une détermination renouvelée de l’État à ne pas abandonner le territoire national aux mains des criminels. Si le chemin vers la sécurité totale reste semé d’embûches, les récentes avancées montrent que l’État haïtien reprend peu à peu ses droits là où il les avait perdus. La PNH, avec le soutien du gouvernement, semble plus que jamais décidée à mener cette bataille jusqu’au bout.
